Quelle assurance santé pour une installation en Espagne ?
Introduction
Avoir un projet immobilier sur la Costa Blanca, préparer une retraite au soleil ou simplement vouloir changer d’air pour se lancer dans une nouvelle vie, autant de raisons partagées par les nombreux français qui choisissent de s’installer en Espagne. Mais quelle que soit votre situation, une expatriation réussie passe toujours par une bonne couverture santé. Savoir ce qui est prévu par le système espagnol, permet de s’organiser au mieux pour profiter pleinement de votre nouvelle vie.
1. Comment accéder au système de santé espagnol ?
Le régime de santé espagnol, appelé Sistema Nacional de Salud (SNS), repose sur un modèle de couverture universelle basé sur le principe de résidence et la cotisation obligatoire à la sécurité sociale (INSS). Toute personne qui réside dans la durée en Espagne peut y accéder, sous réserve de remplir les critères d'affiliation. Pour effectuer les démarches administratives, l’obtention du NIE (numéro d'identification des étrangers) est indispensable. Sans ce numéro, aucune inscription à l'INSS n’est possible, et donc aucun accès au SNS non plus.
Dès lors que vous transférez votre résidence fiscale en Espagne, la Sécurité sociale française cesse de vous couvrir, sauf en cas de détachement temporaire (d’une entreprise française) ou si vous êtes retraité. Comme le souligne International Santé, l’affiliation au régime espagnol devient alors obligatoire. En parallèle, il est possible de souscrire une assurance santé internationale, pour les expatriés qui souhaitent conserver une couverture complète et transnationale.
2. La couverture santé des travailleurs expatriés en Espagne
Les salariés expatriés avec un contrat local sont automatiquement rattachés à la sécurité sociale espagnole. L’employeur prend en charge de l’inscription auprès de l’INSS, ce qui permet ensuite d’accéder aux soins dans le réseau public, sous réserve d’une inscription dans le centre de santé correspondant à votre lieu de résidence.
Pour les indépendants ou freelances, la procédure est différente : une inscription volontaire au régime local RETA (Régime spécial des travailleurs indépendants) est requise. Pour bénéficier de la couverture prévue, l’immatriculation auprès de la Trésorerie générale de la sécurité sociale est nécessaire, ainsi que le paiement de cotisations mensuelles.
Dans les cas plus atypiques, comme celui des digital nomades non déclarés fiscalement en Espagne, aucune affiliation automatique n’est prévue. Dans certains cas et selon les régions, le recours au Convenio Especial, un régime de cotisation volontaire, peut être envisagé.
Gardez à l’esprit que l’accès aux soins publics ne signifie pas une couverture totale ou la gratuité pour tous types de soins. Certains frais médicaux comme l’optique, le dentaire, les actes dits "de confort" ou les soins dans le privé ne sont pas pris en charge par le SNS. D'où l'intérêt fréquent d'une assurance santé privée complémentaire, voire une assurance santé internationale, pour les expatriés français qui souhaitent compléter leurs garanties et de conserver une couverture en France.
3. La couverture santé des retraités installés en Espagne
Les retraités qui perçoivent une pension française peuvent demander le formulaire S1 auprès de leur caisse de retraite. Ce document permet d’effectuer un transfert des droits à l'assurance maladie française vers le système espagnol. Une fois inscrits auprès de l’INSS, les retraités accèdent au SNS dans les mêmes conditions qu’un résident local.
Cette procédure est bien connue et largement utilisée par les retraités français qui s’installent en Espagne. Toutefois, malgré l'accès au SNS, de nombreux retraités choisissent une assurance privée afin de limiter les délais d’attente du secteur public, d’avoir accès à un plus grand choix de spécialistes et de pouvoir consulter dans des cliniques privées sans trouer leurs finances.
Pour plus de détails concernant les retraités, consultez notre guide : S'expatrier en Espagne lorsqu'on vient de toucher sa retraite.
4. La couverture santé des étudiants et jeunes actifs en mobilité
La Carte européenne d’assurance maladie (CEAM) est un outil de santé propre à l’UE. Dans le cadre d’un séjour temporaire en Espagne, cette carte gratuite et distribuée par l’assurance maladie du pays de résidence principal, permet d’accéder aux soins médicaux essentiels dans le secteur public, dans les mêmes conditions qu’un résident permanent. La prise en charge se fait dans le secteur public exclusivement et ne couvre pas l’assistance rapatriement.
Pour les étudiants, ou les jeunes actifs avec une activité en France, la CEAM est donc un atout précieux pour les courts séjours. En revanche, pour des études de longue durée, un séjour de plus de six mois ou une activité salariée sur place, l’affiliation au régime local devient généralement obligatoire. Mais choisir une assurance voyage temporaire en parallèle permet de palier les limites locales ou de la CEAM. Dans certains cas, la souscription d’une assurance santé privée peut être exigée par l’école pour valider l'inscription.
5. Quand faut-il envisager une assurance santé internationale en Espagne ?
Une assurance santé internationale pour expatrié en Espagne est particulièrement recommandée si vous souhaitez conserver une couverture à la fois en Espagne et dans votre pays d’origine. C’est le cas des expatriés frontaliers ou de ceux qui préfèrent continuer à se soigner en France pour certains traitements. Cette mutuelle expatrié s’adresse également aux actifs mobiles entre plusieurs pays, ainsi qu’aux statuts intermédiaires comme les digital nomades.
Ce type de contrat propose des garanties nettement plus complètes que celles offertes par le SNS ou par une assurance privée locale. L’assurance expatrié permet de couvrir l’ensemble de vos besoins grâce à des plafonds de remboursement adaptés, tout en offrant la liberté de consulter les professionnels de santé de votre choix, sans restriction au secteur public ni à un réseau privé limité. Elle réduit aussi de manière significative les restes à charge, fréquents en Espagne, et protège contre les factures élevées du secteur privé, y compris lorsqu’un passage dans un établissement public génère des frais non pris en charge.
Enfin, ces assurances sont modulables et personnalisables : choix du niveau de franchise, couverture dentaire et optique, médecine douce, etc. Elles deviennent ainsi un véritable outil de confort et de sécurité, avec des services complémentaires appréciés comme la téléconsultation, la gestion de contrat en français, ainsi que des options d’assistance et de prévoyance.
Conclusion
L’Espagne offre un système de santé de qualité, mais son accès via le secteur public peut être limité par des délais d’attente et un choix restreint de praticiens. Dans le privé, les coûts peuvent rapidement grimper. Pour les Français, les démarches sont simplifiées par l’appartenance à l’UE, mais cela ne signifie pas que la couverture est automatique ni gratuite. Anticiper et adapter sa couverture santé reste donc un élément clé pour réussir son installation en Espagne.